Le Fou et la Bague Magique

Au cœur de la petite ville de Bankoulou, régnait une atmosphère de terreur, alimentée par la présence d’un homme étrange nommé Ndongo. Vêtu de haillons et affichant des cheveux en désordre, il se proclamait le chef de la ville de Bankoulou, semant la panique dans toute la région. On le surnommait “Ndongo le Terrible,” et son apparition suscitait la crainte chez les habitants qui évitaient soigneusement tout contact avec lui.

Pourtant, au milieu de cette atmosphère pesante, un jeune garçon du nom de Nkosi fit une découverte qui allait changer le cours de sa vie. En rentrant de l’école un jour, il trouva une magnifique bague en or étincelante sur son chemin. Sans hésitation, il la glissa discrètement dans sa poche, emportant son trésor secret.

Une fois chez lui, Nkosi se retrouva seul dans sa chambre et sortit la bague pour l’admirer. Il l’enfila autour de son annulaire, et c’est alors que tout bascula. Des voix menaçantes et terrifiantes retentirent dans sa tête, comme si elles provenaient de la bague elle-même. Il tenta de retirer la bague en panique, mais elle était désormais bloquée, provoquant une douleur insoutenable.

Nkosi, terrifié, appela à l’aide ses parents qui, à leur tour, tentèrent en vain de retirer la bague. Les voix provenant de l’objet semblaient être celles de personnes prisonnières, criant désespérément à l’aide. La bague avait pris le contrôle de Nkosi, et il était impuissant face à cette force mystérieuse.

Ses parents, voyant la souffrance de leur fils, décidèrent de l’emmener à l’hôpital pour tenter de retirer la bague de son doigt. Cependant, même les médecins furent incapables de la déloger. Ils conclurent que si on coupait le doigt de Nkosi, il en mourrait.

Les jours passèrent, et Nkosi était tourmenté par les voix qui le hantaient sans répit. Ses parents étaient désemparés, ne sachant plus quoi faire pour soulager la douleur de leur fils. Le doigt de Nkosi enflait de plus en plus, et son état de santé se détériorait rapidement.

C’est alors que la famille de Nkosi promit une récompense financière considérable à quiconque pourrait libérer leur fils de cet étrange mal. De nombreuses personnes tentèrent, attirées par la promesse de richesse, mais aucune ne réussit à retirer la bague.

Un jour, alors que tout semblait perdu, un homme frappa à leur porte. À leur grande surprise, c’était Ndongo le Terrible. Bien que le père de Nkosi ait voulu refermer la porte, Ndongo déclara qu’il avait l’antidote pour guérir l’enfant. En échange, il demanda à devenir le nouveau maire de la ville de Bankoulou.

Le père de Nkosi signa un document sans grande conviction, autorisant Ndongo à devenir maire s’il réussissait à retirer la bague. Ndongo se mit alors à réciter des incantations et à exercer une pression violente sur le doigt de Nkosi. À la stupéfaction de tous, la bague glissa soudainement hors de son doigt sans causer la moindre blessure.

Après avoir libéré le fils du maire de l’emprise de la bague magique, Ndongo tenait désormais cet objet de tragédie entre ses mains. À la surprise générale, il glissa la bague à son propre annulaire, esquissant un sourire machiavélique, comme s’il venait de récupérer un bien précieux. Le père de Nkosi se sentit gêné, car il avait initialement promis de céder sa place de maire si Ndongo réussissait á sauver son fils. Cependant, face au miracle accompli par le fou, il ne put que se résigner et honorer l’accord qu’ils avaient conclu. Ndongo le Terrible venait de sauver son fils d’une mort certaine, et à contrecœur, il céda son fauteuil de maire à Ndongo.

Nkosi fut enfin libéré du terrible fardeau, mais le prix à payer était élevé. Ndongo le Terrible devint le nouveau maire de la ville, gouvernant avec une main de fer. Les habitants étaient partagés entre la gratitude pour avoir sauvé Nkosi et la terreur face au fou devenu maire.

Cette histoire rappelle que parfois, la folie peut cacher des talents et des pouvoirs extraordinaires, et que les décisions prises dans la précipitation peuvent avoir des conséquences inattendues sur nos vies.

Jay C. Patsson

Facebook Comments Box

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *